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Votation genevoise du 18 mai 2025 : transition solaire, quelle voie choisir ?
À quelques jours de la votation sur l’initiative « Pour une transition rapide vers le solaire à Genève » (IN 191) et son contre-projet « Dynamisons la production d’énergies renouvelables », l’USPI Genève rappelle l’importance d’une transition énergétique méthodique et réaliste.

Dans cet article publié sur immobilier.ch, Bruno Frisa, architecte spécialisé dans les rénovations durables, expose les risques d’une généralisation systématique de l’installation solaire, sans tenir compte des réalités techniques et économiques du canton.

Découvrez pourquoi une approche ciblée, adaptée aux bâtiments les plus efficaces, est essentielle pour réussir une transition durable à Genève.

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Poser du solaire sur tous les toits, une fausse bonne idée

Le 18 mai prochain, la population genevoise se prononcera sur l’initiative «Pour une transition rapide vers le solaire à Genève» (IN 191) ainsi que sur son contre-projet «Dynamisons la production d’énergies renouvelables». Explications.

Si l’initiative prévoit l’obligation de poser des panneaux photovoltaïques sur toutes les surfaces des bâtiments (façades, balcons et toitures), le contre-projet vise une approche plus pragmatique, adaptée aux réalités techniques et économiques du canton en se concentrant sur les sites les plus productifs.

Pour l’USPI Genève, association regroupant des professionnels de la gestion de patrimoine immobilier et donc directement impliqués dans les rénovations énergétiques, la transition énergétique est évidemment un enjeu majeur mais doit être réalisée méthodiquement et selon un phasage précis.

Ainsi, pour Bruno Frisa, architecte spécialiste dans les rénovations durables et membre de la commission technique de l’USPI Genève: «les mesures environnementales consistent prioritairement à passer par un assainissement global des bâtiments. Dans les faits, il faut s’occuper de l’isolation des bâtiments, puis changer le mode de chauffage avec des énergies renouvelables et, enfin, le solaire. Cette initiative, dite « énergie durable » est racoleuse et n’est pas réalisable techniquement».

Une multitude d’échafaudages

L’expert rappelle que toute installation requiert la mise en place d’échafaudages sur toutes les façades d’un bâtiment ainsi que sur son toit. «La pose généralisée de panneaux photovoltaïques induira inévitablement des frais de travaux préparatoires disproportionnés. Les coûts relatifs à l’achat de panneaux solaires ne représentent qu’un tiers du coût final, alors que ceux liés aux travaux préparatoires s’élèvent à deux tiers».

Généraliser la pose de panneaux photovoltaïques, partout et en toute circonstance, n’est donc pas l’approche la plus pertinente. Cette option relève plus du cas par cas. Comme Bruno Frisa l’explicite, «de nombreuses toitures ne présentent pas une orientation ou une capacité de charge adaptée aux panneaux solaires». Imposer une installation systématique comme le prévoit l’initiative risque d’être contre-productif en générant des surcoûts et des démarches administratives lourdes. De plus, à ce jour l’installation reste sujette à des autorisations, qui peuvent être refusées.

Le contre-projet, plus pragmatique, cible en priorité les toitures des bâtiments industriels et administratifs, techniquement adaptées et économiquement rentables ainsi que les immeubles neufs ou en rénovation. En somme, il concentre les projets sur les surfaces les plus productives plutôt que d’épuiser les ressources en multipliant les petits projets sans tenir compte de leur efficience.

Cibler les obligations et inciter

L’USPI Genève défend une approche pragmatique, plus efficace pour atteindre rapidement les objectifs climatiques. Contrairement à l’initiative populaire, qui généralise sans distinction, le contre-projet propose une trajectoire réaliste qui se concentre sur les sites au plus fort potentiel de production d’énergie. «Nous encourageons les propriétaires à se faire conseiller par un membre de l’USPI Genève afin d’investir sereinement dans une rénovation énergétique performante qui suit un processus clair et intelligent tout en étant économiquement viable», explique Simon Reichen, Secrétaire général de l’USPI Genève.

Le solaire thermique: une complémentarité stratégique

Alors que l’IN 191 mise exclusivement sur le photovoltaïque, le contre-projet introduit aussi le solaire thermique, particulièrement adapté aux bâtiments résidentiels, notamment pour la production d’eau chaude sanitaire. Une distinction essentielle: en intégrant plusieurs technologies, on répond plus justement aux besoins réels des immeubles, qu’ils soient résidentiels ou industriels, et on favorise l’autoconsommation. «Le solaire thermique a toute sa place dans le mix énergétique genevois. Il est efficace, moins gourmand en matières premières et permet de répondre à un besoin constant sans devoir surdimensionner les installations photovoltaïques», précise Bruno Frisa.

Une approche connectée aux réalités du terrain

Le marché genevois fait face à des défis concrets: pénurie de main-d’œuvre qualifiée, lourdeurs administratives, contraintes structurelles des bâtiments. Le contre-projet s’inscrit dans une approche réaliste, permettant aux projets solaires d’être menés de façon cohérente, avec des processus adaptés, notamment dans les zones industrielles. «Un bâtiment industriel est mieux adapté car il offre des toits plats avec une plus grande surface permettant d’optimiser ainsi la puissance électrique» nous confirme Bruno Frisa.

Il est également important de hiérarchiser les priorités et d’éviter d’engorger le système avec des installations inefficaces. En ciblant les bons bâtiments, comme c’est le cas dans les zones industrielles, en intégrant des incitations pertinentes et en s’appuyant sur une chaîne de compétences en constante évolution, le contre-projet constitue une solution durable, applicable rapidement et à large échelle.

Grâce à une montée en compétence du secteur immobilier, à l’intégration des réalités du terrain et à une approche personnalisée de la transition énergétique, l’USPI Genève considère le contre-projet comme la meilleure voie pour réussir une transition énergétique durable et efficace.

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👉 Lire l’article complet sur immoblier.ch https://www.immobilier.ch/fr/actualite-magazines/poser-du-solaire-sur-tous-les-toits-une-fausse-bonne-idee-25709